Le confinement a déstabilisé l’équilibre des relations familiales notamment en privant les grands-parents de leur rôle de soutien concret dans la vie courante : aller chercher les enfants à l’école quand les parents ne peuvent pas le faire, assurer les accueils du mercredi et parfois faire le taxi entre les différentes activités des chers petits. Et puis, il y a aussi les vacances. Et nous savons que celles des enfants sont bien plus longues que celles des parents.
Ce rôle des grands-parents est non négligeable pour plusieurs raisons. C’est d’abord un soutien actif pour la famille, doublé d’une aide matérielle (financièrement) qui ne se dit pas. Et c’est aussi la possibilité pour ces grands-parents de rester actifs socialement. Ils maintiennent un lien à la fois avec leur progéniture mais aussi avec la cité. Ce rôle les oblige à sortir, se tenir au courant de ce qui pourra intéresser les enfants. Finalement ils restent en éveil.
Le confinement, c’est chacun chez soi mais cela ne veut pas dire qu’on ne se parle plus, qu’on ne s’écrit plus. C’est juste qu’on limite les contacts physiques parce qu’ils sont potentiellement dangereux.
Ce qui importe dans ces situations si étranges de confinement, c’est de garder un lien aussi fort que possible et pour cela ne pas hésiter à utiliser tous les moyens modernes à notre disposition.
Le téléphone, évidemment, tous les systèmes de visio-conférence mais aussi un petit journal familial… Certains enfants (ou adultes), quand ils font un voyage, notent l’essentiel de leur journée dans un petit carnet ce qui leur donne l’occasion de se rappeler les bons souvenirs de ce voyage (ou de ces vacances) quand ils retrouvent leurs notes.
Pourquoi ne pas tenir ce petit journal et l’envoyer chaque semaine aux grands-parents ? Et bien sûr, rien n’empêche les grands-parents qui le peuvent encore de répondre de la même façon à leurs petits-enfants !
Et puis les dessins. Même les plus jeunes font de « merveilleux dessins » dont les grands- parents se régalent. Ne pas les oublier…
Nous avons la chance d’avoir une poste qui fonctionne.
Cette description de grands-parents jeunes, en bonne santé et toujours actifs, est idéale, idéalisée même.
Mais les autres ? Ceux qui sont très loin, ceux qui ne sont plus très vaillants. De fait, leur réalité est tout autre. Ils sont isolés… le sont-ils plus aujourd’hui ? Les media nous parlent beaucoup de l’isolement des personnes âgées mais combien de fois allons-nous les voir chaque mois ? Quand ils sont très jeunes, les petits-enfants rendent visite à leurs grands-parents mais après, quand ils grandissent ?
La réalité des relations familiales n’est probablement pas aussi chatoyante que ce que nous imaginons. Le confinement est peut-être l’occasion de s’en souvenir et si possible de changer un peu cette réalité.