Le parcours de dépistage du cancer du sein

© AdobeStock

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en France. Comment repérer les premiers signes et agir en conséquence ?

Une suspicion de cancer du sein… quels sont les symptômes ?

Plusieurs signes peuvent évoquer un cancer du sein et nécessitent un avis médical :

  • une boule dans un sein,
  • des ganglions durs au niveau de l’aisselle,
  • des modifications de la peau du sein et du mamelon ou un changement de la taille ou de la forme du sein,
  • un écoulement au niveau du mamelon.
    Attention : la présence de ces signes ne signifie pas automatiquement la présence d’un cancer. Des examens complémentaires sont nécessaires pour poser un diagnostic.

Important : si le cancer n’est pas diagnostiqué dès les premiers symptômes, d’autres signes peuvent apparaître :

  • des douleurs osseuses,
  • des nausées, une perte d’appétit,
  • une perte de poids et une jaunisse,
  • un essoufflement, une toux et une accumulation de liquide autour des poumons (épanchement pleural),
  • des maux de tête, une vision double et une faiblesse musculaire.

Quel est le parcours à suivre ?

La mammographie

La détection de l’anomalie peut également intervenir dans le cadre d’une mammographie (radiographie des seins).

Il existe 2 types de dépistage :

  • Le dépistage individuel : le médecin prescrit la mammographie à sa patiente,
  • Le dépistage organisé : dans le cadre de ce dépistage proposé aux femmes de 50 à 74 ans, la mammographie bénéficie systématiquement d’une double lecture et son résultat est plus sûr.

En cas de suspicion de cancer, le radiologue peut réaliser des examens complémentaires par exemple une échographie. La suite du bilan sera coordonnée par le médecin traitant et/ou le gynécologue de la patiente et comprendra au moins l’examen anatomopathologique.

Le bilan initial

Le bilan initial permet de déterminer le type du cancer, son étendue, et le traitement éventuel.

Si une anomalie est découverte, le médecin traitant prescrit un bilan comprenant en général :

  • un entretien avec un médecin spécialisé en sénologie,
  • une mammographie : radiographie des deux seins parfois accompagnée d’une échographie,
  • un examen anatomopathologique : il s’agit d’un prélèvement dans la zone de l’anomalie souvent réalisé grâce à une biopsie. C’est un acte médical qui consiste à prélever des fragments de tissus à l’aide d’une aiguille à travers la peau.

Le bilan d’extension et la surveillance

Le bilan d’extension est réalisé si le bilan initial laisse penser que les cellules cancéreuses ont pu migrer vers d’autres parties du corps.

Des examens complémentaires sont donc réalisés : radiographies, scintigraphies osseuses, scanner ou IRM.

Si l’anomalie détectée n’est pas un cancer, une surveillance peut être mise en place avec le médecin traitant.

Comment vivre avec le cancer du sein ?

L’annonce

Si les examens confirment le diagnostic de cancer du sein, le dispositif d’annonce suit plusieurs étapes :

  • une réunion de concertation pluridisciplinaire : les résultats des examens de diagnostic sont examinés par une équipe de professionnels médicaux,
  • un programme personnalisé de soins est élaboré par l’équipe médicale. Il indique les différentes étapes du traitement préconisé pour la patiente,
  • l’annonce du cancer du sein à la patiente : le suivi médical et le choix des traitements sont expliqués à la patiente.

Bon à savoir :
Dès que possible, le patient et ses proches doivent entamer les démarches administratives liées à la prise en charge de la maladie et prendre connaissance de leurs droits.

Les traitements du cancer du sein

La chirurgie
Il s’agit du traitement principal. Selon la configuration du cancer, le chirurgien procède à :

  • une ablation de la tumeur logée dans le sein : c’est la tumorectomie,
  • une ablation complète du sein : c’est une mastectomie totale.

Lors de l’opération, un prélèvement axillaire est réalisé pour vérifier si les ganglions sont touchés et si un traitement complémentaire doit être mis en place.

La reconstruction du sein
Elle intervient de manière immédiate (pendant la chirurgie) ou différée. L’utilisation de prothèses mammaires externes permet de recréer la forme naturelle du sein en attendant sa reconstruction.

La chimiothérapie
Elle vise à éliminer les cellules cancéreuses en les détruisant directement ou en les empêchant de se multiplier. Elle peut être nécessaire avant ou après l’intervention chirurgicale.

La radiothérapie
La chirurgie est généralement accompagnée d’une radiothérapie. Elle vise à détruire les cellules cancéreuses qui pourraient demeurer après la chirurgie et/ou une chimiothérapie par voie générale.

Les autres traitements médicamenteux
Pour certains cancers, une hormonothérapie ou une thérapie ciblée permettent de bloquer la stimulation des cellules cancéreuses.

Les soins de support

Les personnes malades peuvent avoir besoin de soins complémentaires à leurs traitements médicaux : ce sont les soins de support.

Ils ont pour objectifs de répondre aux difficultés que la patiente rencontre aussi bien sur le plan physique, comme la douleur ou la fatigue, que sur le plan psychologique et social.

Ces soins sont dispensés par l’établissement de santé qui prend en charge la patiente ou « en ville ». Il peut s’agir d’un suivi psychologique par exemple.

Le suivi médical

Un suivi médical régulier et prolongé sur plusieurs années est organisé pour les patientes soignées pour un cancer du sein.

Il repose sur :

  • une consultation médicale tous les 6 mois pendant 5 ans, puis une fois par an,
  • une mammographie réalisée chaque année, éventuellement en association avec une échographie mammaire.

Les remboursements des soins

Les examens de dépistage du cancer du sein
Dans le cadre du dépistage organisé, la mammographie est remboursée à 100% (hors dépassements d’honoraires).

Les soins et les traitements du cancer du sein
Le cancer fait partie des affections de longue durée (ALD) : les soins et les traitements sont donc prises en charge à 100 % par l’Assurance maladie sur la base du tarif de la Sécurité sociale.

Source : Médiathèque prévention