Le 28 mars 2014, la Mutualité Française – en partenariat avec les trois syndicats représentatifs des pharmaciens libéraux (FSPF, USPO et UNPF) et l’Union nationale des pharmacies mutualistes – a lancé une expérimentation de la détection de la Bronchopneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) dans les pharmacies de trois régions. Cette maladie d’évolution largement silencieuse est aujourd’hui sous-repérée, deux tiers des malades ignorant souffrir de cette pathologie*. Pourtant une détection précoce permet d’éviter les complications.
Cette action entre dans le cadre de la réflexion sur le parcours de soins et l’évolution des professionnels de santé, initiée par la loi Hôpital Patient Santé Territoire et poursuivie avec la stratégie nationale de santé.
Parce que les pharmaciens constituent un des maillons essentiels de la chaine des soins de premier recours, la détection sera pratiquée par un pharmacien partenaire, formé, sur rendez-vous dans un espace de confidentialité. Elle sera réalisée grâce à un spiromètre électronique de poche dans lequel le patient sera appelé à souffler pendant 6 secondes consécutives.
Huit mutuelles de la Mutualité Française (Apréva mutuelle, Eovi Mcd mutuelle, Harmonie Mutuelle, UNEO, Mutuelle de France plus, Radiance Groupe Humanis, Mutuelle SMH, Mutuelle d’entreprises Schneider Electric) proposent à leurs adhérents de 40 à 70 ans habitant dans certains territoires du Nord-Pas de Calais, de la Bretagne et de la région Rhône Alpes de bénéficier d’une détection de la BPCO, après avoir reçu un questionnaire leur permettant d’évaluer leur risque.
Les patients dont le résultat de la détection est positif sont invités par le pharmacien à se rendre chez leur médecin traitant qui aura été, après consentement du patient, informé du résultat du test. Les 3300 médecins généralistes et pneumologues des territoires concernés ont été informés de la démarche de la Mutualité Française.
Le modèle organisationnel et la pertinence sanitaire et médico-économique de cette expérimentation seront évalués par un comité scientifique composé d’un représentant des patients, d’un médecin, d’un pharmacien et d’un économiste et les résultats rendus disponibles à l’automne 2014. Cette expérimentation illustre la volonté des partenaires, mutuelles et pharmaciens, de développer des solutions novatrices pour améliorer la qualité et l’efficience de la prise en charge des patients en France.