Au fil des semaines, la situation exceptionnelle que nous vivons requiert des capacités d’adaptation de plus en plus difficiles à trouver sur le long terme. De fait, le stress qui est une réponse physiologique normale à une situation anormale, s’invite davantage en ces temps de confinement. Tout comme l’anxiété ou la déprime qui peuvent se manifester de manière plus importante dans ce contexte de pandémie. Il faut pourtant bien tenir et aller chercher dans ses ressources qui sont mises à rudes épreuves en particulier pour les femmes…
Outre les inquiétudes et l’insécurité en lien avec le virus proprement dit, vient s’ajouter une charge émotionnelle largement nourrie par les médias : celle du déconfinement. Effectivement, cette sortie du tunnel s’avère en réalité plutôt anxiogène car elle reste emplie d’incertitudes et d’interrogations : quand ? qui ? comment ? quels risques ? Et le retard à rattraper, dans un contexte de récession ? Et…
Avec le sentiment d’impuissance qui domine tous ces discours intérieurs, doutes et découragement risquent de ressurgir avec force : il faut absolument agir et ne pas se laisser déborder. D’autant que le quotidien lui ne cède en rien et plusieurs d’entre nous se reconnaitront aisément si j’évoque une charge mentale particulièrement prégnante ces temps-ci.
Rassurer et assurer sont plus vrais que jamais … : l’intendance avec trois repas par jour (et même peut-être un goûter en plus), pour toute la famille, chaque jour de la semaine, et oui 7 jours … en tout donc 21 repas a minima ! On n’en a plus l’habitude, disons-le simplement. En plus, cela implique des courses en conséquence, alors que là également, cette simple action s’avère nettement plus compliquée aujourd’hui.
Bien sûr le télétravail a pour conséquence un gain de temps du fait que nous n’avons plus de transport à prendre pour se rendre au bureau. Mais à quel prix ! Non seulement s’organiser un espace isolé, un temps tranquille pour maintenir la concentration nécessaire et en parallèle, veiller aux devoirs des enfants, les aider si besoin, prévoir des distractions, sans abuser des écrans en tout genre, s’habituer à la présence de son conjoint 24 heures sur 24, préparer les repas, prendre le temps de manger en famille (beaucoup plus long que le sandwich devant son ordinateur de bureau !), participer aux pauses et récréations des grands comme des petits, prendre soin à distance de ses proches, des amis, des voisins mais aussi ne pas oublier de programmer tous les rendez-vous déprogrammés pour cause de covid19, ne pas manquer d’envisager les vacances d’été sous un angle tout à fait inhabituel et… Et on garde la bonne énergie et le moral bien sûr ! Non mesdames, ou messieurs, je vous fais grâce du ménage dans un intérieur en toute logique, bien plus chamboulé que d’ordinaire…
Un léger sentiment d’être dépassé par les évènements… un peu plus irritable ? Alors, c’est le moment de VOTRE pause !
Deux exercices pour vous aider à tenir :
1) Une respiration pour faire descendre le stress ou le curseur de l’anxiété
Agréablement installé dans un fauteuil, je ferme les yeux et je prends le temps de ma présence , des sensations d’un corps qui se pose, se laisse aller un peu plus… je reprends contact avec ma respiration et je rassemble mentalement tout ce qui me gêne, me dérange, m’irrite, éveille peur et colère… j’en fais un tout que je peux même imaginer sous forme d’un nuage de plus en plus noir…puis je souffle fort par la bouche, j’inspire par le nez et je bloque ma respiration tout en saisissant des deux mains l’accoudoir du fauteuil ou tout autre objet que je puisse empoigner ; je tiens un moment sans trop forcer et en expirant je relâche tout ; je répète l’exercice au moins trois fois de suite, jusqu’à ce que mon petit nuage devienne blanc, d’un blanc laiteux car déchargé des tensions négatives.
2) Une visualisation pour s’isoler et se ressourcer
Toujours agréablement installé dans mon fauteuil, plus serein après l’évacuation des tensions de l’exercice précédent, je reprends contact avec une respiration tranquille, calme, plus présente… je prends conscience des mouvements du corps, un corps qui se laisse aller davantage, un corps un peu plus lourd… inspire… expire… je me laisse aller comme emporté par cette respiration de plus en plus ample, et je laisse mon mental glisser vers des images, celles qui s’invitent, sans chercher, sans retenir ce qui se présente… je laisse les couleurs, les formes, les sons peut être, m’immerger mentalement dans un univers qui se crée spontanément… un lieu calme et isolé ou bien animé et festif, une ambiance apaisante ou bien une folle explosion de joie, une posture sage et habituelle ou bien des envolées d’actions libérées… pas d’a priori, pas de jugement, pas de limite … après quelques instants quand je sens que je suis apaisé, toujours les yeux fermés, je reprends quelques grandes inspirations, je bouge, je m’étire et tranquillement j’ouvre les yeux et reprends le cours de ma journée.
A faire et à refaire, sans oublier de se poser et d’accepter ses propres limites !
Et bien qu’il soit nécessaire de rester informé, pourquoi ne pas s’octroyer aussi des pauses sur le temps passé à lire ou à écouter informations et désinformations au sujet du COVID-19, ceci pour éviter une surexposition propre à augmenter les réactions de stress, d’anxiété ou de déprime.