Nous vivons depuis plusieurs jours une situation exceptionnelle. Profitons de ces instants de confinement pour revenir à l’essentiel, en l’occurrence à soi.
Se recentrer sur soi, c’est ce que nous faisons lors d’une séance de sophrologie. Cela permet de consacrer un temps pour prendre conscience de ses sensations, aller à la rencontre de ses émotions et éventuellement parvenir à mieux réguler son humeur. Pour les personnes qui connaissent déjà ces techniques c’est donc le moment de pratiquer ! Pour les non-initiés, ce peut être une manière de s’octroyer une pause.
Et pourquoi pas de découvrir en famille ces pratiques qui présenteront une saine coupure dans l’organisation de ces journées confinées, surtout si vous ne voulez pas faire exploser les records de temps passé devant un écran… Aller puiser dans ses ressources propres n’a jamais été aussi utile pour beaucoup d’entre nous et la sophrologie peut vous y aider puisqu’elle consiste à aller chercher ses ressources positives pour mieux équilibrer corporel et mental.
Toutefois, il n’est pas simple de motiver tout son petit monde, aussi nous vous préconisons des séances récréatives. Le but : évacuer les tensions visibles ou enfouies, les frustrations et les angoisses, le stress bien présent au regard de la situation. Cette pause sophro ludique permettra aussi d’échapper quelques instants à la peur que provoque ce Covid-19 et d’éloigner également l’inquiétude croissante des lendemains. Alors, nous vous proposons trois exercices de sophrologie à pratiquer quand l’énergie des enfants déborde vraiment ou bien en fin de journée pour rythmer le début de soirée, à vous de choisir le moment le plus opportun.
Exercice 1 : Evacuer, extérioriser, décharger.
Il ne suffit pas de décider de retrouver son calme pour que cela fonctionne. Il est donc utile d’agir pour évacuer l’ensemble des tensions physiques et mentales. Et puisque les circonstances actuelles incitent à vivre davantage en famille, nous vous proposons un exercice, rapide et ludique, qui fonctionne très bien chez les plus jeunes mais aussi pour les plus grands : le coussin de la colère.
Choisir un coussin, pas spécialement fragile, par personne, organiser si possible un peu d’espace autour de vous, en ayant soin de le sécuriser (rangez le vase qui risque de tomber par exemple) ; en ligne ou encercle, chacun malaxe ou tape sur son coussin comme pour y décharger le trop plein de tension, fatigue, soucis, contrariétés… colère peut-être…, un tout qu’il est bon de faire sortir, puis j’inspire par le nez et en soufflant fort par la bouche, je jette mon coussin par terre, avec force et détermination ; je ferme les yeux et je respecte un petit temps d’observation de mes sensations ; je le refais une seconde puis une troisième fois.
ll est souvent difficile pour de jeunes enfants de maintenir les yeux fermés. Laissez faire, chacun prend ce qui lui appartient et à sa manière. De même, si des rires ou un peu d’agitation interviennent au début, gardez bien à l’esprit qu’il s’agit d’extérioriser un trop plein et que chacun doit vivre ce moment en toute liberté mais bien sûr dans le respect de l’ensemble des participants.
Une variante, si les coussins ont trop souffert : prendre une feuille de papier, d’un journal ou autre. Faire une boule dans laquelle on enferme les tensions à évacuer en froissant bien ladite feuille, et de la même manière, jeter la boule de papier à l’expiration, toujours en évitant les vases !
Exercice 2 : Sentir, ressentir pour mieux revenir à soi.
Cette fois, toute la famille va s’installer allongée sur le dos, par terre de préférence mais le canapé fera très bien l’affaire. Si possible les yeux fermés, prendre le temps de laisser chaque partie du corps bien se poser, jambes allongées, mains vers le plafond. Il peut être bienvenu d’écouter une musique douce quelques instants… Puis à l’inspiration par le nez, je ferme le poing droit, à l’expiration par la bouche entrouverte, je relâche ; je répète tranquillement trois fois de suite ; je fais de même avec la main gauche, à l’écoute de mes sensations ; je poursuis avec la contraction du fessier droit à l’inspiration et relâche à l’expiration, trois fois de suite ; puis je fais de même avec le fessier gauche, trois fois; un peu difficile parfois pour les jeunes enfants de sentir le fessier droit du gauche mais cela pourra provoquer des rires, toujours salutaires pour amener la détente. Enfin, de la même manière, je fais trois fois de suite une contraction des deux fessiers sans trop forcer. Je vais ensuite, à l’inspiration, amener les deux pieds en flexion dorsale, c’est à dire les orteils vers soi, et à l’expiration les pieds retrouvent leur position naturelle et relâchée (en ouverture) vers le sol. Pour terminer, je vais contracter tout le corps à l’inspiration, sans forcer, et tout relâcher d’un coup en soufflant fort, toujours trois fois. J’accorde à mon corps quelques instants pour sentir, ressentir l’ensemble des sensations à l’issue de cet exercice. Chacun à son rythme.
Exercice 3 : Détente et prise de conscience.
Tous les membres de la famille prennent le temps de choisir leur place dans l’espace où vous vous trouvez. Ensuite, accroupi ou assis, vous vous ramassez sur vous-même un peu en boule, et vous vous imaginez être une graine qui se concentre pour activer toutes ses réserves d’énergie ; et tranquillement, chacun à son rythme, sentez que vous grandissez comme une tige naissante qui sort de la terre. Vous vous mettez progressivement en posture debout, en vous déployant jusqu’à devenir une fleur qui s’épanouit… Vous pouvez même étendre les bras et les mains vers le ciel comme pour mieux capter les rayons d’un soleil bienfaisant de ce début de printemps… imaginez et vivez… et terminez par un long étirement, chacun à sa manière.
Ici, il est nécessaire d’expliquer l’exercice avant de l’effectuer et de trouver les mots pour l’accompagner, mais là encore, c’est à chacun de se mouvoir en fonction de ce que réclame le corps, sans a priori et sans jugement, en cherchant la liberté du mouvement et de son imagination.